Un outil interactif d’aide à la consultation des MG / Fiche 1 – Accueil à la consultation
Accueil : créer et consolider la relation
Disposez, si possible, des informations concernant la santé sexuelle dans la salle d’attente, cela permet aux personnes de voir qu’ils peuvent aborder ces questions avec vous.
- Affiches et brochures de prévention, sur le dépistage, les traitements et sur les IST et le VIH. Voir tous les outils disponibles ici
- Outils en différentes langues, notamment le flyers « Le sais-tu? » sur le VIH, qui existe en 15 langues
- Outils sur la PrEP
Une maîtrise difficile de la langue écrite, voire de la langue française, peut entraver la bonne compréhension des informations par le ou la patient·e et donc leur application.
Le recours à un·e interprète (www.setisbxl.be, www.servicedinterpretariatsocial.be, www.setisw.com) sera nécessaire si la personne ne maîtrise pas suffisamment la langue.
- En cas de présence d’un·e interprète lors d’une consultation abordant les questions de sexualité, préparez le terrain avec le ou la patient·e : voyez avec la personne si elle est d’accord ou si elle a une proposition d’interprète, si elle craint le manque de confidentialité de l’interprète en rapport à sa séropositivité, à sa sexualité ou à son orientation sexuelle… Informez l’interprète du contenu de la consultation car il arrive parfois que celui-ci ou celle-ci ne traduise pas les questions intimes par gêne.
- Si c’est un membre de la famille ou un ami qui est l’interprète, il faut s’assurer auprès du·de la patient·e que la personne qui l’accompagne est au courant de son état de santé (séropositivité). Cette présence peut toutefois être un désavantage surtout en ce qui concerne les questions de sexualité (orientation sexuelle, IST…). Il peut y avoir un sentiment de gêne et les proches ne sont pas tenu par le secret professionnel.
Le site Web de Sensoa Zanzu fournit des informations sur la sexualité et la santé sexuelle en 14 langues. Le site Web est doté d’une fonction de synthèse vocale. Cela signifie que vous pouvez faire écouter la lecture d’une page à votre patient·e. La fonction de lecture se trouve sur la barre des tâches au-dessus du texte, sur chaque page.
La maîtrise plus difficile du français et/ou de la langue écrite mais aussi la méconnaissance du système de soins en Belgique, la perte de réseau social et l’adaptation à des nouveaux codes culturels impactent négativement le niveau de littératie en santé des personnes migrantes, c’est-à-dire l’ensemble des capacités nécessaire pour traiter les informations pour la santé. Ces capacités sont nombreuses et doivent être mobilisées à chaque étape du parcours de soin : lire, comprendre, écrire, communiquer, trier l’information, faire le lien avec son contexte de vie, faire face à la complexité du système de soin…
- Recourez à des supports visuels (brochures, images trouvées sur internet, schémas, mimes…) pour communiquer. Vous pouvez utiliser les illustrations contenues dans le carnet de santé. En effet, quel que soit le niveau de maîtrise de la langue ou le niveau de littératie en santé, les patients apprécient cela. D’autant que le stress, la nervosité et l’inquiétude qu’un rendez-vous médical peut susciter, cela entrave la bonne compréhension et la mémorisation des informations.
- Assurez-vous de la bonne compréhension des informations par le ou la patient·e. Par exemple, demandez-lui de reformuler ce qu’il ou elle a compris.
- Du point de vue du·de la patient·e, outre la maîtrise difficile de la langue, d’autres difficultés et obstacles peuvent expliquer certains silences : la gêne de parler de sa sexualité, la difficulté d’aborder des questions intimes et privées.
Plusieurs actions peuvent être entreprises par le professionnel pour renforcer les capacités des personnes à traiter les informations. Ces actions, plus générales, valent évidemment pour tout·e patient·e, migrant·e ou non, vivant avec le VIH ou non.
Point d’attention et questions
- Développez et cultivez une relation de confiance et instaurez un climat de confiance et de sécurité
Exemples concrets :
→ Rappelez la confidentialité et le secret professionnel ;
→ Expliquez pourquoi certaines questions vont être posées sur la vie intime ;
→ Expliquez la posture de non-jugement du médecin généraliste ;
→ Rappelez que la personne reste libre de ses choix… - Brisez la glace et montrez au patient que vous êtes disponible pour l’écouter :
→ Comment vous sentez-vous en général ? Comment va le moral ?
→ Vous sentez vous seul·e, un peu perdu·e ? Est-ce que cela vous empêche-t-il d’aller vers les autres ?
→ Comment ça se passe avec les gens autour de vous?
→ Est-ce que vous voyez du monde dernièrement ?
- Encouragez la personne à raconter. Écoutez-là, sans préjugés. Elle est experte de son vécu, de sa vie et de sa santé. L’écoute est thérapeutique en soi et elle vous permettra de découvrir les habitudes, les peurs, les priorités de votre patient·e mais aussi son vocabulaire (les mots que la personne utilise pour décrire ses symptômes, les parties de son corps…).
- Donnez des informations et orientez la personne vers d’autres acteurs. Lorsque vous formulez une recommandation, veillez à réfléchir avec la personne à sa faisabilité.
- Répétez les informations importantes en fin de rendez-vous. Notez-les sur un aide-mémoire ou dans le carnet de santé. Au besoin, demandez au ou à la patient·e de reformuler :
→ Je vous ai donné beaucoup d’informations. Pour être certain·e d’avoir été clair·e, pourriez-vous m’expliquer avec vos mots comment vous allez faire ?
- Amenez le sujet de la santé sexuelle de manière pro-active, il peut y avoir une gêne de la part des patient·es de parler de leur sexualité, sujet sensible et parfois tabou et expliquez pourquoi vous le faites. Demandez si la personne est d’accord d’en discuter. Cela augmente le sentiment de décision partagée et réduit le sentiment d’intrusion dans la vie privée.
- Demandez l’autorisation d’aborder des questions intimes :
→ Pouvons-nous aborder ensemble des questions plus intimes ?
→ Avez-vous actuellement quelqu’un·e dans votre vie ? Avez-vous actuellement des partenaires intimes ?
→ Comment cela se passe-t’il ? Avez-vous des questions par rapport à cela ?
→ Dans le cas d’une nouvelle rencontre, avez-vous déjà réfléchi à la question de l’annonce de votre statut ? (Téléchargez / commandez la Brochure vivre avec le VIH – pg 35,36,37)
→ Votre partenaire est-il au courant de votre situation/VIH ?
→ Comment vous protégez-vous actuellement ?
→ Avez-vous entendu parler de : i = i (indétectable = intransmissible), PrEP, dépistage, etc.
- De manière générale, lorsque vous souhaitez que votre patient·e s’exprime, se livre, privilégiez les questions ouvertes. Précisez qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, que vous souhaitez simplement connaître son vécu personnel et sa situation.