La prévention des IST, parlez-en comme vous voulez mais parlez-en.

16 juin 2023

Parler de protection contre le VIH et les IST avec son.sa.ses partenaires, ce n’est pas toujours facile. Souvent, ce sujet ne sera pas abordé car ça peut casser l’ambiance, car c’est gênant, par peur de la réaction de l’autre, etc…

Pourtant, il peut suffire d’une fois pour être infecté.e par le VIH ou une IST.

C’est pourquoi la Plateforme Prévention Sida lance une nouvelle campagne de sensibilisation qui encourage à parler des outils de la prévention combinée du VIH et des IST et à les utiliser. Des messages codés qui jouent sur la rime, la métaphore, les jeux de mots, etc. sont proposés pour parler de manière fun et légère du préservatif interne et externe, du carré de latex, du dépistage, du TPE, de la PrEP et de la charge virale indétectable.
Cette campagne invite donc au dialogue, à l’échange autour de la protection, et ce de manière ludique et humoristique afin de dédramatiser l’étape liée à la prévention lors de relations sexuelles.

Ce concept constitue donc une solution concrète, originale et accrocheuse pour lever les freins à l’utilisation des outils de la prévention combinée des IST/VIH.

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Une campagne évaluée

Une évaluation quantitative et qualitative de cette campagne a été réalisée fin 2023 / début 2024. Dans ce cadre, des professionel.les de la santé et des représantant.es des publics cibles ont été sondés via des questionnaires online et lors de focus groups.

Globalement, l’évaluation montre que la campagne est fortement appréciée, tant par les publics cibles que par les acteur.trices de la promotion de la santé. Nous avons résumé les points forts et les points faibles de la campagne ci-dessous. Le rapport complet de l’évaluation est également disponible ici

Les points forts

Pertinence du sujet : la campagne aborde l’ensemble des outils de la prévention combinée, ce qui la rend très complète et ce d’autant plus que l’on y aborde le VIH et toutes les autres IST dans les slogans.
Ton de la campagne : approche ludique et positive d’un sujet qui peut rester difficile et tabou. Cela permet de dédramatiser la prévention des IST/du VIH et le fait d’en parler.
Slogan très positif et non moralisateur : ce dernier responsabilise les partenaires sexuels à propos de leur santé sexuelle en les invitant à dialoguer, échanger; il n’y a pas d’injonction de la part du promoteur.
Graphisme : campagne jolie, colorée et attractive avec un graphisme simple mais impactant qui permet de l’identifier très facilement (leitmotiv visuel des lapins).
Grande diversité des codes/affiches : permet de toucher un grand nombre de personnes aux profils variés , et notamment des personnes qui ne parlent pas le français grâce aux codes visuels.
Représentativité élargie : l’utilisation des lapins qui permet de représenter toutes les origines, orientations sexuelles, etc…. et donc donne l’occasion à un grand nombre de personnes de se sentir concernées par la campagne.
Approche large de santé sexuelle : la campagne pose la question de la prévention dans un contexte de dialogue, elle ouvre à l’échange, l’expression et promeut ainsi le dialogue avec son.sa partenaire, ce qui constitue une force car ainsi la campagne aborde aussi la question du relationnel entre les partenaires et s’inscrit donc dans une approche plus large de santé sexuelle globale.
Concept des codes : permet de parler des outils de la prévention combinée avec de l’humour.
Le coté participatif : permet de s’approprier davantage la campagne et de se responsabiliser davantage par rapport à la protection lors de rapports sexuels.

Les points faibles

Les codes/slogans qui abordent la PrEP, le TPE et la charge virale indétectable sont jugés plus compliqués à comprendre, moins accessibles à tous.tes et parfois moins accrocheurs/drôles que ceux sur le préservatif et le dépistage.
Visibilité faible des spots TV/radio : les outils audiovisuels de la campagne sont ceux qui ont été les moins vus/entendus par les participant.es.
Spot TV sans dialogues, un peu confus, rapide dans lequel le message se perd.
Manque d’informations concrètes : volonté de recevoir plus de conseils et astuces pour instaurer le dialogue avec son. sa.ses partenaire.s sur les questions de la protection contre le VIH et les IST.