« Une personne séropositive ayant une charge virale indétectable grâce à son traitement ne transmet plus le VIH»
À l’occasion de l’été 2018, la Plateforme Prévention Sida a lancé sa campagne de prévention à l’attention du grand public et des publics plus vulnérables au VIH de la région de Bruxelles capitale de la Wallonie. Celle-ci a été relancée lors de l’été 2019. Cette campagne aborde le concept de « indétectable = intransmissible » et explicite en quoi la charge virale indétectable est un moyen de prévention du VIH aussi efficace que le préservatif.
Indétectable = intransmissible, comment ca fonctionne ?
Les traitements empêchent le virus de se multiplier, bloquent son évolution et diminuent la charge virale, c’est-à-dire la quantité du virus dans le sang. En prenant correctement son traitement, une personne séropositive peut réduire sa charge virale jusqu’à ce qu’elle devienne inférieure au seuil de détection au laboratoire : on dit alors que la charge virale est indétectable. La personne séropositive ne transmet alors plus le VIH lors de relations sexuelles.
Selon les traitements prescrits, 6 mois peuvent être nécessaires pour que la charge virale devienne indétectable. Pour que la charge virale reste indétectable, il est important que la personne séropositive ait un traitement adapté, une prise correcte du traitement (en respectant les doses prescrites, la régularité des prises, avec ou sans repas…) et un bon suivi médical avec son médecin spécialiste, notamment pour vérifier que la charge virale est toujours bien indétectable.
De plus, les bienfaits de l’initiation précoce du traitement du VIH sur la qualité de vie des patients ont également été démontrés. Les personnes qui commencent le traitement le plus tôt possible après avoir contracté le VIH peuvent vivre plus longtemps et en bonne santé et sont moins susceptibles de souffrir d’affections liées au VIH ou d’autres problèmes de santé graves (comorbidités).
Indétectable = intransmissible, valide par le conseil supérieur de la santé
Début 2019, le CSS a revu de son avis concernant l’usage du préservatif en prévention de la transmission du VIH chez les couples sérodiscordants dont la personne infectée suit un traitement antirétroviral. Le CSS déclare que s’il existe une relation sexuelle entre deux partenaires VIH-sérodiscordants dont celui qui est séropositif :
- suit un traitement cART ayant amené à un statut de non-détection du virus (charge virale ≤ 50 copies virales/ml),
- montre une adhésion complète à son traitement et au suivi médical (observance thérapeutique),
le port du préservatif ne s’impose dès lors plus (par exemple dans le cadre d’un souhait de procréer, d’amélioration de la qualité de vie, d’épanouissement de la vie sexuelle et du bien-être du couple, etc.).
Lorsque le statut sérologique de l’autre partenaire (non porteur connu du VIH) pour d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) n’est pas connu, le CSS recommande toujours l’utilisation du préservatif dans le cadre de la prévention de la transmission des IST comme également recommandé par d’autres instances médicales belges et internationales.
Objectifs de la campagne
La campagne a pour objectif d’informer sur la prévention combinée (préservatif, dépistage, traitement) et plus particulièrement sur le concept de charge virale indétectable et son impact sur la transmission du VIH pour contribuer à une augmentation de :
- l’utilisation adéquate du préservatif;
- du recours à un test de dépistage VIH ou IST afin de réduire le nombre de personnes qui ignorent leur infection ou n’entrent pas dans les soins;
- du nombre de personnes infectées qui prennent un traitement et atteignent une CVI.
Cet objectif s’inscrit dans les recommandations internationales de l’ONUSIDA « 90-90-90 » en vue de comprimer efficacement et durablement l’épidémie de VIH à l’horizon 2020 : 90% des PVVIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes dépistées pour le VIH entrent dans les soins et reçoivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.
Une campagne à l’attention du grand public et des publics spécifiques
La campagne vise, de manière globale, le grand public y compris les jeunes. Il est en effet important d’informer le plus grand nombre sur les nouvelles stratégies de la prévention combinée afin que chacun puisse connaître et choisir les moyens de prévention qui lui sont le plus adaptés. C’est d’autant plus important que bon nombre de personnes sont peu au courant des évolutions récentes concernant le traitement comme moyen de prévention du VIH et gardent une image erronée de cette maladie.
Par ailleurs, la campagne tend aussi à toucher certains publics cibles plus vulnérables, notamment les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes) et les personnes d’origine étrangère. Les données épidémiologiques montrent en effet que ces groupes « clé » sont particulièrement exposés au risque d’infection par le VIH. En 2017, près de la moitié des infections au VIH en Belgique concernaient les hommes homosexuels.
Enfin, la campagne vise les personnes vivant avec le VIH qui ne sont pas toujours au courant de l’importance de suivre bien son traitement et de son impact sur la transmission du VIH. Or, ne plus avoir peur de transmettre le VIH à son, sa ou ses partenaires, avoir une vie sexuelle satisfaisante, faire des projets de vie ou de famille : ça change tout.
Concepts de la campagne
Les visuels de la campagne s’inspirent d’un plan de ligne de métro pour illustrer des parcours de vie. Chaque arrêt représente une étape sur le parcours qui mène à la possibilité d’une relation sexuelle sans risque de transmission du VIH grâce à la charge virale indétectable.
Deux parcours ont été développés afin de toucher tant les personnes séropositives que les personnes séronégatives :
- « aujourd’hui, faire des rencontres, c’est… » informe sur la possibilité d’avoir une relation affective et sexuelle avec une personne séropositive sans qu’il y ait de risque de transmission du VIH grâce à la charge virale indétectable.
- « aujourd’hui, vivre avec le VIH, c’est… » informe sur l’importance de suivre un traitement pour obtenir une charge virale indétectable qui permet d’empêcher la transmission du VIH lors de relations sexuelles.
Ces deux parcours ont été déclinés sur différents outils.
Une campagne évaluée
Suite à sa première édition, la campagne a été évaluée afin de mettre en avant ses forces et ses faiblesses. Cette évaluation a permis de montrer que, globalement, la campagne plaît, les outils sont appréciés et leur graphisme est jugé « frais, original et moderne ». Le concept « i=i » reste nouveau pour un grand nombre de personnes, ce qui démontre l’importance de continuer à diffuser ce message. De fait, beaucoup de gens ne connaissent pas, ou peu, la notion de charge virale indétectable et son impact en termes de transmission du VIH. Ils affirment pourtant que connaître cette information pourrait avoir des impacts sur leur comportement tel que changer leur vision des personnes vivant avec le VIH, s’informer davantage sur le VIH ou encore en parler autour d’eux.
Retrouvez l’évaluation ici.
Les outils
Cette campagne comporte les outils suivants :
– 2 spots TV
– 2 spots radio
– 9 banners Internet
– 5 affiches
– 2 affiches pédagogiques
«Aujourd’hui, se protéger du VIH, c’est… » est un jeu pédagogique qui a pour objectif de permettre la discussion de groupe autour de la prévention du VIH dans le contexte de la prévention combinée (préservatif, dépistage, traitement). L’outil vise à faire comprendre au public l’information selon laquelle une personne séropositive ayant une charge virale indétectable, grâce à son traitement, ne transmet plus le VIH. Il s’adresse autant à des animateurs confirmés dans la prévention du VIH, qu’à des enseignants moins habitués avec le sujet. Il convient aussi bien au travail avec des grands ou des petits groupes et permet plusieurs possibilités d’adaptation.
– 3 pochettes de préservatif
– des brochures informatives
- Brochure sur la prévention combinée du VIH (le préservatif, le dépistage, le traitement comme moyen de prévention) à l’attention du grand public
- Brochure sur le concept « Indétectable = Intransmissible » (la charge virale indétectable pour empêcher la transmission du VIH) à l’attention des personnes vivant avec le VIH
- Brochure « L’impossible devient possible, mieux comprendre i = i » , une brochure spécifique adaptée aux besoins des personnes vivant avec le VIH pour qui l’information est parfois difficile à comprendre. Cette brochure vise à améliorer les connaissances de ce public sur le traitement et son fonctionnement, sur la charge virale, sur le système immunitaire est le concept de « i=i ». Elle leur permettra de mieux comprendre l’impact de « i=i » sur leur qualité de vie en général et sur leur vie affective et sexuelle en particulier. Cette brochure a été élaborée collectivement par l’espace Mandela, un groupe de personnes vivant avec le VIH de la Plateforme Prévention Sida. Il semblait en effet important de créer une brochure qui soit davantage à la portée de tous/toutes. Cette brochure aborde donc « i=i » de manière très visuelle.
Contact
Plateforme Prévention Sida
02/733.72.99
info@preventionsida.org
Directeur : Thierry Martin – th.martin@preventionsida.org
Responsable de projet : Mary Stevens – m.stevens@preventionsida.org
Ressource(s) disponible(s) :
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Communiqué de presse : Sida juin 2019
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Rapport d'évaluation campagne été 2018
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Affiche coeur
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Affiche lèvres
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Affiche penis
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Affiche préservatif
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Affiche seins
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Affiche i=i
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Affiche i=i
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Brochure l'impossible devient possbile
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Brochure vivre avec le VIJ
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Brochure la prévention combinée
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Pochette de préservatif - Plan Coeur
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Pochette de préservatif - Plan Préservatif
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Pochette de préservatif - Plan Q
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