Les chiffres du VIH/sida en Belgique – situation au 31/12/2024 © Sciensano
LES DIAGNOSTICS DE VIH AUGMENTENT CHEZ LES HOMMES BELGES
En 2024, 662 nouveaux diagnostics de VIH ont été enregistrés en Belgique, soit 56 nouveaux diagnostics par million d’habitants, ce qui correspond à une moyenne de 1,8 nouveaux diagnostics par jour.
On observe une hausse des diagnostics en 2024 chez les hommes belges, tant les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes que les hommes hétérosexuels.

Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
En 2024, 289 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont été diagnostiqués avec le VIH, soit autant qu’en 2023. Il est à noter que le nombre de diagnostics chez les HSH belges a augmenté de 15 %.

Les hommes et les femmes hétérosexuel.les
En 2024, 332 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des personnes hétérosexuelles, soit une légère augmentation de 3 % par rapport à 2023. Le nombre de diagnostics est resté stable chez les femmes belges, mais a diminué chez les femmes d’autres nationalités. Chez les hommes, le nombre de diagnostics a augmenté, avec une hausse de 33 % chez les hommes belges.
Les personnes diagnostiquées avec le VIH en Belgique présentent des profils divers. Cependant, l’épidémie touche principalement les HSH belges ainsi que les hommes et femmes hétérosexuels d’Afrique subsaharienne.
La Région de Bruxelles-Capitale reste disproportionnellement affectée par l’épidémie de VIH : le nombre de diagnostics de VIH par habitant y est presque trois fois plus élevé que la moyenne nationale. Une tendance similaire est également observée pour d’autres infections sexuellement transmissibles.

La prévention reste cruciale
L’absence de diminution du nombre de diagnostics de VIH montre que le virus continue de se propager malgré la disponibilité d’un large panel de stratégies de prévention, telles que l’utilisation du préservatif, le dépistage régulier, le traitement des personnes vivant avec le VIH pour prévenir la transmission sexuelle et les traitements préventifs contre le VIH (PrEP et PEP).
Pour freiner la propagation du VIH, il est essentiel que les stratégies de prévention soient non seulement disponibles, mais qu’elles soient aussi utilisées. Cela implique de tenir compte des obstacles structurels et des déterminants sociaux de la santé sexuelle, comme par exemple les normes sociales, la pression du groupe et les conceptions culturelles de la sexualité.
Recommandations
Pour freiner la propagation du VIH, des efforts supplémentaires sont nécessaires. Dans le cadre du plan VIH (le cadre politique pour les autorités de santé et les acteurs du VIH) de nouvelles priorités ont récemment été définies. Celles-ci visent à répondre aux tendances actuelles du VIH afin de maîtriser efficacement l’épidémie et d’atteindre les objectifs de l’ONUSIDA.
Sciensano souligne l’importance d’agir sur plusieurs axes. Il y a un large panel de stratégies de prévention disponibles, telles que l’utilisation du préservatif, le dépistage régulier, le traitement des personnes vivant avec le VIH pour prévenir la transmission sexuelle et les traitements préventifs contre le VIH (PrEP et PEP). Il est néanmoins essentiel que les stratégies de prévention soient non seulement disponibles, mais qu’elles soient aussi utilisées. Cela implique de tenir compte des obstacles structurels et des déterminants sociaux de la santé sexuelle, comme par exemple les normes sociales, la pression du groupe et les conceptions culturelles de la sexualité.
De plus, il est nécessaire d’améliorer l’accessibilité et d’optimiser l’offre de la PrEP, en accordant une attention particulière aux besoins spécifiques de personnes présentant un risque élevé de contracter le VIH. Enfin, il est recommandé de mettre en place une stratégie de dépistage plus intensive dans les zones les plus touchées, telles que Bruxelles, afin de favoriser un diagnostic précoce.
Face à la recrudescence des infections au VIH en Belgique, la Plateforme Prévention Sida insiste : il faut agir maintenant pour freiner la tendance
Face à cette recrudescence, il est urgent de renforcer les actions de prévention combinée du VIH et notamment :
- La promotion du préservatif doit être intensifiée auprès de tous les publics, en rappelant qu’il reste l’un des moyens les plus efficaces pour se protéger contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles (IST). Car les études le confirment : on constate une baisse inquiétante de l’utilisation du préservatif chez les jeunes en Europe. Ceci va de pair avec un renforcement de l’Evras dans tous les milieux de vie;
- La PrEP (prophylaxie pré-exposition), traitement préventif hautement efficace, doit être promue auprès de nouveaux publics qui ne sont pas encore suffisamment informés ou concernés par cette stratégie de prévention.
- Les stratégies de dépistage doivent évoluer afin de permettre d’identifier plus rapidement les personnes vivant avec le VIH qui s’ignorent. Un diagnostic précoce permet non seulement d’initier rapidement un traitement efficace, mais aussi de réduire la transmission du virus.
Parallèlement, il est essentiel de lutter contre les fausses idées et la désinformation qui entourent encore trop souvent le VIH et qui alimentent encore la peur et l’exclusion. Les progrès médicaux permettent aujourd’hui aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale, et une charge virale indétectable signifie qu’il n’y a aucun risque de transmission par voie sexuelle. Renforcer la communication et l’éducation autour de ces réalités est une étape cruciale pour combattre la stigmatisation.
C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée Mondiale du Sida, la Plateforme Prévention Sida lance sa campagne « Téléchargez les faits. Effacez les préjugés », visant à corriger les fausses croyances et lutter contre la sérophobie. Inspirée du vocabulaire informatique, la campagne joue sur l’idée de “mise à jour” : quand nos connaissances datent, la solidarité se met à bugger. Une simple mise à jour suffit pour relancer le système et faire reculer les préjugés.
Cette campagne s’adresse à toutes les générations : aux jeunes, qui n’ont pas connu les années sida et ont besoin d’informations fiables, comme aux moins jeunes, qui n’ont pas toujours actualisé leurs connaissances.
Informer, prévenir, dépister, traiter : quatre leviers essentiels pour faire reculer le VIH, aujourd’hui comme toute l’année.
Importance de la surveillance du VIH
Sciensano surveille de manière continue la situation épidémiologique du VIH en Belgique. Cette surveillance est essentielle pour fournir aux professionnels de la santé, aux organismes de prévention, aux décideurs politiques et à la population des données et tendances fiables, et apporte un soutien crucial à la préparation des interventions et à l’élaboration des stratégies des autorités de santé.
