S’informer sur le MPOX

Depuis quelques jours, on réentend beaucoup parler du virus MPOX (anciennement appelé variole du singe ou Monkeypox) suite à l’apparition d’un nouveau variant. Celui-ci est présent principalement en Afrique centrale et, à ce jour, aucun cas positif n’a été dépisté en Belgique.

Chez nous, la probabilité d’infection est jugée très faible pour la population générale et faible pour les personnes sans contact étroit avec les groupes à risque. Le risque d’infection n’est élevé qu’en cas de contacts étroits avec des cas possibles ou confirmés ou pour les voyageurs ayant eu des contacts étroits avec les groupes à risque.

C’est l’occasion de refaire le point sur le MPOX.

Qu’est-ce que le MPOX ?

Le MPOX est une infection virale causée par le virus MPOX, qui provoque des éruptions cutanées et des symptômes grippaux. La maladie est généralement bénigne et guérit spontanément en quelques semaines. Les personnes ayant un système immunitaire affaibli courent un risque plus élevé de développer une forme grave de la maladie.

Groupes à risque

Les personnes les plus à risque de contracter le MPOX sont celles qui voyagent fréquemment dans les zones touchées et ont des relations intimes avec de nouveaux/multiples partenaires ou qui ont des contacts physiques étroits (peau à peau) avec une personne infectée (par exemple, partager un lit). Pour des conseils de voyage spécifiques à propos des pays concernés, nous recommandons de consulter le site des Affaires Étrangères.

Rappelons aussi qu’en 2022, le MPOX était majoritairement transmis lors de contacts entre hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Symptômes

Les symptômes les plus courants sont :

  • Éruptions cutanées ou cloques, en particulier sur le visage, les mains, les pieds, les yeux ou les organes génitaux
  • Fièvre
  • Maux de tête
  • Douleurs musculaires
  • Ganglions lymphatiques gonflés

Transmission

Le virus se transmet le plus souvent par contact sexuel. Les baisers peuvent également présenter un risque potentiel.

Le MPOX se propage principalement par :

  • Contact direct (prolongé peau à peau ou sexuel) avec une personne présentant des lésions cutanées.
  • Contact avec les fluides corporels ou les muqueuses d’une personne infectée. Chez les personnes infectées, on trouve souvent de fortes concentrations de virus dans la salive et l’anus, mais parfois aussi dans le sperme.
  • Via des goutelettes de salive (postillons, par exemple). Toutefois, le risque reste faible comparé à la transmission par contact direct.
  • En théorie : une transmission serait possible via des surfaces ou du linge contaminés (comme la literie ou les serviettes).

 

Il est important de souligner qu’il existe encore des incertitudes scientifiques concernant l’évolution de la maladie et la contagiosité de la nouvelle variante du MPOX (Clade Ib).

Que faire en cas de symptômes ?

Si vous ressentez des symptômes ou pensez avoir été en contact avec une personne infectée :

  • Isolez-vous et restez chez vous
  • Contactez votre médecin (généraliste) par téléphone. Lorsque vous contactez votre médecin, une évaluation médicale sera effectuée. Si nécéssaire, un test sera réalisé. Cela se fait en prélevant des échantillons des éventuelles lésions présentes sur votre peau (cutanées), c’est-à-dire des cloques, des vésicules, etc…

Que faire si j’ai le MPOX ?

Isolez-vous à domicile jusqu’à ce que toutes les lésions cutanées soient sèches pour éviter de contaminer les autres. Cela implique :

  • Restez chez vous : ne quittez votre domicile que pour raisons essentielles comme les rendez-vous médicaux. Si vous devez sortir, portez un masque chirurgical et couvrez vos lésions cutanées, par exemple avec des manches longues et un pantalon long.
  • Restez dans votre chambre : lorsque vous vous déplacez dans la maison ou que vous avez des contacts avec les membres du foyer, portez toujours un masque chirurgical.
  • Utilisez vos propres articles ménagers : utilisez exclusivement vos effets personnels tels que vêtements, literie, serviettes et couverts. Ne les partagez jamais avec d’autres membres du foyer pour éviter de transmettre le MPOX.
  • Évitez les contacts physiques (notamment sexuels) : abstenez-vous de tout contact physique jusqu’à ce que les lésions cutanées soient complètement guéries et que toutes les croûtes soient tombées. Sachez que les préservatifs seuls n’offrent pas une protection complète contre le MPOX.
  • Évitez le contact avec les animaux : gardez vos distances avec tous les animaux et soyez particulièrement prudent avec les rongeurs tels que les souris, les rats, les hamsters et les cochons d’Inde, car ils peuvent être sensibles à l’infection.
  • Informez vos contacts : informez toutes les personnes avec lesquelles vous avez eu des contacts étroits au cours des 3 dernières semaines. Cela leur permettra d’être attentifs à d’eventuels symptômes et de prendre des mesures nécéssaires.

Ces mesures aident à limiter la propagation du MPOX et protègent la santé des personnes de votre entourage.

Vaccination

Compte tenu de l’impact limité de la maladie et du faible risque pour la population générale, la vaccination généralisée n’est pas à l’ordre du jour. Il est important de noter que le Clade Ib est une nouvelle variante et que les connaissances scientifiques à son sujet évoluent constamment. Il n’y a pas d’indication suggérant que le vaccin actuel ne serait pas efficace contre la nouvelle variante. Le groupe NITAG au sein du Conseil Supérieur de la Santé se penche sur la possibilité d’une vaccination ciblée de groupes à risque spécifiques en tenant compte des connaissances scientifiques et des avantages et inconvénients. En cas d’épidémie locale en Belgique, une vaccination secondaire est possible grâce à un stock stratégique de vaccins (vaccination immédiate après un contact à haut risque).

Des recommandations concernant la vaccination devraient être publiées d’ici peu par les autorités. Nous vous tiendrons bien évidemment informés.

SI vous êtes un·e professionnel·Le de santé

Le personnel de santé joue un rôle crucial dans la détection précoce et la prise en charge des cas de MPOX. Toutefois, il est important de noter que, pour le moment, à l’exception de la stratégie de vaccination, les recommandations d’isolement du patient et de la protection du personnel émises en 2022 restent en vigueur.

Nous encourageons tout·es les professionnel·les de santé à rester vigilant·es et à continuer d’appliquer les mesures de précaution standards lors de la prise en charge de patients suspects ou confirmés de MPOX. De plus, nous tenons à souligner qu’il existe une obligation de déclaration pour tous les cas de MPOX. Les professionnel·les de santé sont tenus de signaler les cas suspects ou confirmés aux autorités sanitaires régionales.