Les chiffres des IST
Les IST, en bref...
Depuis 2002, Sciensano – l’ex-Institut Scientifique de Santé Publique (ISP)- surveille l’évolution des IST diagnostiquées en Belgique. L’Institut s’appuie sur les chiffres fournis par un vaste réseau de laboratoires d’analyses médicales qui enregistrent les cas d’IST dans les trois régions du pays.
Le dernier rapport sur les IST donne la situation épidémiologique jusqu’au 31 décembre 2023. Vous en trouverez les grandes lignes ci-dessous.
Pour télécharger le rapport complet, cliquez ici.
Toujours plus d’IST diagnostiquées
Les tendances générales pour la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis en Belgique sont à la hausse depuis plusieurs années, avec une baisse temporaire en 2020 due à l’épidémie de COVID-19.
Cette augmentation du nombre d’IST est inquiétante car elle montre une propagation accrue des infections, et pas uniquement l’augmentation du volume des tests réalisés. En effet, pour la gonorrhée surtout, mais pour la syphilis aussi, l’augmentation du nombre de cas est proportionnellement plus grande que l’augmentation du nombre de tests réalisés pour ces deux IST.
Bien que la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis peuvent être traitées par des antibiotiques, elles peuvent néanmoins entraîner de graves complications, telles que des maladies inflammatoires pelviennes et la stérilité. Il est donc essentiel de continuer la sensibilisation et la prévention notamment auprès des publics plus vulnérables, comme les HSH et les jeunes qui entament leur vie sexuelle et affective.
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Chlamydia, gonorrhée et syphilis en bref
La chlamydia est l’IST la plus fréquemment diagnostiquée en Belgique en 2023, avec un nombre de diagnostics estimé à 218 / 100 000 habitants en 2023.
Elle est plus fréquemment diagnostiquée chez les femmes jeunes. Par contre, c’est chez les hommes de 20 à 34 ans que l’augmentation la plus importante est observée au cours des dernières années, ce qui a conduit à un nombre égal de diagnostics de chlamydia chez les hommes et les femmes en 2023.
Alors que le nombre de tests a légèrement augmenté chez les hommes et les femmes, le taux de positivité – c’est-à-dire la proportion de tests positifs – est toutefois plus élevé chez les hommes, illustrant une évolution différente entre les deux sexes.
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La gonorrhée est la deuxième IST la plus rapportée en 2023, avec un nombre de diagnostics estimé à 147 / 100 000 habitants en 2023. Entre 2021 et 2023, une tendance à la hausse a été observée tant chez les hommes que chez les femmes : le nombre estimé de diagnostics a augmenté de 100 % chez les hommes et de 97 % chez les femmes.
Le nombre de diagnostics de gonorrhée est presque cinq fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes, avec une augmentation plus prononcée chez les hommes de 20 à 39 ans et chez les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes).
Bien que le nombre de tests n’ait que légèrement augmenté chez les hommes depuis 2021, leur taux de positivité a connu une augmentation importante, atteignant son niveau le plus élevé observé jusqu’à présent. L’augmentation du taux de positivité montre que l’augmentation n’est pas seulement due à un nombre croissant de tests, mais à une augmentation réelle du nombre d’infections chez les hommes.
Une augmentation globale des diagnostics de gonorrhée a aussi été observée chez les femmes, principalement chez les femmes jeunes de 20 à 39 ans. Même si l’augmentation est moins prononcée que chez les hommes, les femmes restent un groupe à risque important étant donné les complications potentielles au niveau des organes reproducteurs que la gonorrhée peut entraîner.
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La syphilis est l’IST la moins rapportée avec 73 / 100 000 habitants. Il s’agit d’une augmentation de 25 % par rapport à 2022 et de 17 % par rapport à 2021.
La syphilis continue à toucher majoritairement les hommes, avec 7 fois plus de diagnostics chez les hommes que chez les femmes en Belgique en 2023. Une grande partie des diagnostics chez les hommes sont posés chez des HSH.
L’âge des personnes ayant reçu un diagnostic de syphilis est généralement plus élevé que celui des personnes ayant reçu un diagnostic de gonorrhée ou de chlamydia.
Il existe d’autres IST : le VIH/Sida, les hépatites B et C, le Papillomavirus (HPV), l’herpès génital, les mycoses vaginales et la balanite du gland.
Elles ne sont pas abordées ici mais il est important de s’en protéger en ayant recours aux outils de La prévention combinée des IST.
Principaux facteurs de risque
La contamination par une IST est principalement liée à des relations sexuelles sans préservatif. Nous constatons, en effet, via nos actions de terrain une tendance à la baise de l’utilisation du préservatif qui est pourtant un outil incontournable pour se protéger des IST.
Cette tendance est notamment confirmée par la récente étude de SENSOA sur l’utilisation du préservatif en Flandre.
Les connaissances sur les IST et leur mode de transmission sont également insuffisantes, ce qui peut impliquer une perception erronée du risque d’exposition aux IST.
Par ailleurs, il est important de rappeler que régulièrement des patient·es sont diagnostiqué·es porteur·euses d’une IST alors qu’ils·elles ne signalaient aucune plainte ni symptôme. Les IST se révèlent donc souvent asymptomatiques.
La Plateforme Prévention Sida invite donc les patient·es à demander proactivement un dépistage IST à leur médecin s’ils·elles ont des prises de risque ou multiplient les partenaires. Elle préconise également aux médecins de proposer spontanément ce test à leurs patient·es à risque.
Pour la Plateforme Prévention Sida, le dépistage est un axe central dans les actions de prévention : savoir si on est infecté·e par une IST permet d’adapter ses comportements (utiliser un préservatif, se soigner) afin de briser la chaine de contamination et ainsi d’éviter de transmettre une IST.
Il existe aussi des vaccins pour se protéger contre les souches les plus agressives du HPV et contre les hépatites A et B.