Le nombre de nouvelles contaminations au VIH diminue mais reste élevé
En 2015, pour la troisième année consécutive, on observe une diminution globale du nombre de nouvelles infections diagnostiquées au VIH et certes, on ne peut que s’en réjouir. Il n’en reste pas moins que celles-ci restent à un niveau élevé.
Les efforts de prévention doivent encore être renforcés
Plus de 1 000 nouveaux diagnostics positifs par an, c’est encore fort élevé. Il est donc important de renforcer encore les efforts d’information et de prévention auprès de l’ensemble des publics, et particulièrement auprès du groupe des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) puisque ceux-ci représentent 50% des infections diagnostiquées en 2015 en Belgique. L’accès aux divers moyens de prévention doit être maintenu voir renforcés pour certains : préservatif et lubrifiant à base d’eau, dépistage, mise sous traitement précoce, TPE et PREP.
Encore trop de dépistages tardifs. Or les avantages du dépistage précoce sont évidents
La proportion de dépistages tardifs a très légèrement diminué en 2015 mais reste néanmoins élevée puisqu’elle atteint encore 35% de l’ensemble des diagnostics positifs. Or les avantages du dépistage précoce sont évidents car il permet une prise en charge médicale rapide. Bien suivi, le traitement médical améliore considérablement la santé et la qualité de vie de la personne vivant avec le VIH et, d’autre part, il peut réduire la charge virale (quantité de virus dans le sang) à un niveau indétectable, ce qui empêche la transmission du VIH.
Le dépistage, élément clé de la prévention combinée (www.les-bon-reflexes.org)
Si le port du préservatif reste un moyen de prévention très efficace contre les IST et le VIH, il est donc clair que le dépistage précoce associé à une mise sous traitement rapide en cas de diagnostic positif constitue un élément décisif de la stratégie de prévention combinée du VIH. Une stratégie qui associe préservatifs, dépistage et traitements (rapports protégés = préservatif/réduction des risques + dépistage + traitements) en misant sur leur complémentarité afin de réduire au maximum la diffusion de l’épidémie de VIH. Cette approche de plus en plus personnalisée requiert de construire des stratégies ajustées aux situations individuelles et elle doit avoir pour conséquence une complexification des messages préventifs.
Indispensable : un accès élargi au dépistage
La Plate-Forme Prévention Sida ne peut donc que recommander un élargissement de l’accès au dépistage de manière globale, notamment par un renforcement des offres de dépistages anonymes, gratuits, décentralisés et démédicalisés, qui sont encore trop peu nombreux en Belgique. Ces offres, tout comme l’arrivée imminente de l’autotest de diagnostic VIH sur le marché belge, permettent notamment de lutter contre les freins au dépistage (peur de la stigmatisation, du rejet, méfiance à l’égard du respect de la confidentialité, …). Sans également oublier une meilleure formation et sensibilisation des médecins généralistes au dépistage des IST/VIH.
Une population séropositive vieillissante
On vit de plus en plus longtemps avec le VIH et c’est une bonne nouvelle. Mais vieillir avec le VIH pose de nouveaux enjeux de co-morbidité. Plus on avance en âge, plus de nouvelles pathologies risquent de se développer, notamment des maladies cardiovasculaires, de l’ostéoporose, ou encore, parmi d’autres, des déficiences cognitives. Face à ces pathologies, les personnes vivant avec le VIH sont plus vulnérables : les maladies apparaissent plus tôt et leurs conséquences sont plus graves. L’impact négatif de la consommation de tabac et d’alcool est également plus accentué et, de façon générale, les personnes vivant avec le VIH doivent plus que toutes autres, adopter une bonne hygiène de vie (exercices physiques, alimentation équilibrée,…). Il est donc important que ces personnes fassent l’objet d’une prise en charge médicale globale attentive à prévenir et traiter l’ensemble des pathologies pouvant les affecter.
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